Poitiers, le 21 mars 2012. [1]
À partir du site culturemath.ens.fr, vous pouvez également visionner un interview d’Ahmed Djebbar en huit parties réalisé par Marc Moyon autour de son ouvrage « L’algèbre arabe. Genèse d’un art ».
« S’intéresser à l’algèbre classique, c’est-à-dire l’algèbre des équations, c’est plonger dans l’histoire fascinante d’une discipline née entre 813 et 833, à Bagdad, à la cour du calife al-Ma’mūn. La question des sources de l’algèbre arabe n’est pas simple. Pour y répondre, l’historien des mathématiques doit se positionner au carrefour de plusieurs traditions. Parmi celles-ci, Ahmed Djebbar évoque les mathématiques babyloniennes, grecques et indiennes. La naissance de cette discipline avec ses objets propres (nombre, racine, bien), ses intentions, ses procédures est officielle avec le traité d’algèbre d’al-Khāwarizmī où pour la première fois le mot "al-jabr" est utilisé comme opération mathématique. À partir de ce traité, de nombreux mathématiciens de langue arabe non seulement d’Orient, mais aussi d’Occident musulmans l’utilisent, le commentent et le prolongent. Ahmed Djebbar nous détaille quelques unes de ces innovations, parmi les plus importantes : la résolution des systèmes d’équations, la naissance et le développement des polynômes, le problème de la résolution des cubiques. »